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écrits compulsifs

17 février 2008

course poursuite

Cette journée est merveilleusement belle. Le soleil diffuse une lumière qui embellie le traditionnel  paysage dépouillé que l'hiver nous offre. Cela faisait des jours que je n'étais pas sorti, saleté de grippe, elle a failli me tuer. Ce mal qui m'empêchait d'avoir une quelconque activité et de profiter de ces quelques jours de vacance a enfin disparu.

J'ai envie de retrouver tout le monde au café afin de leur faire partager mes impressions sur ces derniers jours formidables. J'ai envie de faire la fête, de boire, de fumer, de danser et plus si affinité. En bref, des envies d'un samedi soir.

Il y a quelques jours je languissais dans l'ambiance ténébreuse de ma chambre. Me voilà de nouveau vivant, j'ai retrouvé mon intégralité et mon envie de vivre. Mon téléphone portable déchargé de sa batterie depuis le début de mon repos forcé a eu l'impertinence de  s'égarer dans le chaos de ma chambre. Je le cherche partout mais rien à faire, le coquin se cache bien. Cela me dérange, mais non,  rien ne doit perturber mes envies furieuses.

Je prends une douche, enfile ma combinaison de jeune homme parisien et me soumets au rituel brossage de dents. Un frisson envahie mon corps, un fracas retenti dans mon salon. Mais non, personne n'est sensé être ici, et ce bruit? Une fenêtre? Un vase? Un cri d'effroi, irréel, indéfinissable se fait entendre dans la seconde qui suit.

J'ai juste le temps de sortir de ma salle de bain pour voir une ombre passer devant moi. Un bruit de porte claquante fait écho à cette ambiance qui aurait blessé mortellement toute personne cardiaque.

Il me faut au moins 5 secondes pour reprendre mes esprits et pour me décider dans un élan de bravoure de partir à la chasse au voleur.

Avec encore la bouche pleine de dentifrice, me voilà en face de chez moi. Quelqu'un est bien en train de courir. Il m'est impossible de discerner un visage, je ne perçois qu'une silhouette  vêtue tout de noir. Quelle idée me passe par la tête pour que je me mette à lui courir après? Et une fois que je l'aurai rattrapé, qu'est-ce quel sort lui réserverai je? La violence est pour moi une discipline tout à fait étrangère. Mais voilà une bonne occasion de l'expérimenter.

Contre toutes mes attentes, me voilà donc en train de courir pieds nus dans la rue avec ma brosse à dent dans la main. Je cris de toute mes forces afin d'impressionner ce fugitif mais ces efforts sont vains. Rien à faire, le filou court toujours

Me voilà en train de courir depuis plusieurs minutes; je ne sens plus aucune fatigue, à croire que ma convalescence m'a donné une énergie surhumaine. Mais lui non plus n'a pas l'air de fléchir, je ne parviens pas à me rapprocher de lui, nos pas sont rythmés sur une cadence métronomique imperturbable. C'est incroyable, moi qui ne pensais pas courir 500 mètres sans mourir sur place me voilà avec des capacités physiques dépassant celles d'un marathonien.

Il m'entraine en plein champs. Je cours dans des chemins jonchés de pierres déchirants la peau de mes pieds. Je marche sur de la mousse tellement tendre qu'elle me donne l'impression de voler. J'escalade des montagnes, je traverse les océans à la nage avec le seul but de le rattraper.

Les saisons défilent. Je ne compte plus les jours. Je pense d'ailleurs ne jamais les avoir compter. Le temps n'est pas une de mes préoccupations. Une fois le bonhomme rattrapé, j'aurai tout le temps d'y penser. Je me prépare psychologiquement à la rencontre de cet homme. Je me l'imagine, déshumanisant son visage afin de légitimer un certain rixe entre nous deux.

Mes pieds ne sont plus un soucis, ils ont fini par disparaître. Cet handicap en moins me permet de me déplacer plus aisément. Je suis plus fort que lui, je le sens haletant comme un chien en plein soleil. Quelle lâcheté! Il n'ose même pas se retourner. L'être est habillé d'une longue veste noire. Sa tête est recouverte d'une capuche permettant de préserver son anonymat. A quelques centimètres de moi, il s'arrête enfin et se retourne,

Je n'en crois pas mes yeux, un visage de jeune femme me regarde fixement. Je me sens impuissant face à cette situation imprévisible. Cette femme, elle rayonne par la beauté de son visage. Une douceur extrême définie les traits de son visage. Cette beauté me pétrifie sur place. Impossible de parler, ni de bouger.  Elle me fixe, me faisant un léger sourire. Face à mon impassibilité, elle se retourne et continue sa course. Me voilà seul au milieu de nul part encore sous le choc de cette rencontre surréaliste.

 

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22 janvier 2008

songe d'une nuit d'hiver

Un vent glacial caresse mon visage, mes pas sont lents et un voile couvre ma vue. Comment suis-je arrivé ici? Je n'en sais rien. Je me suis endormi dans la voiture de Josquin et un vide s'en est suivi. Mais oui, je dois simplement rêver.


Bref, me voila perdu dans un blizzard au milieu de nulle part. Je n'ai jamais connu de rêve aussi réaliste. Peut être qu'une fois réveillé, il ne me restera plus qu'un souvenir lointain d'un songe qui m'a donné froid dans le dos.
Pour le moment, difficile de réaliser ce qui m'arrive. Tous mes sens fonctionnent et je me sens terriblement fatigué. Mes habits sont boueux et alourdissent davantage mes gestes, j'ai un goût âcre dans la bouche et ma tête me fait horriblement mal. "Satané rêve, pour le moment tu commences plutôt comme un cauchemar".

 

Il ne faut pas que je me laisse aller, si c'est bien un rêve comme je le pense, je peux en reprendre le contrôle.
"Concentre toi bordel! Et change ce cauchemar en un merveilleux rêve". Rien, il ne se passe rien. Le même endroit, les mêmes douleurs, j'ai toujours aussi froid.

 

Je marche en attendant mon réveil. Je titube, je tombe, je me relève, je vomis. Le brouillard se dissipe doucement, je commence à discerner des formes. Mais oui, je ne rêve pas, enfin au moins dans mon rêve, une petite habitation se dresse en face de moi. Je m'y approche toujours aussi péniblement. Je peux enfin observer tous les détails. C'est un chalet en bois avec une grande porte et une unique fenêtre. Un escalier en pierre permet d'y accéder. Sa simplicité et la lumière éclairant l'obscurité glaciale qui l'entoure lui donne  un esprit accueillant et chaleureux.  Je regarde par la fenêtre mais une surface grasse opaque m'empêche de voir une quelconque activité.Je frappe à la porte mais personne ne vient.  Je décide de pousser la porte.


Mon étonnement n'a jamais été aussi fort. Une vue féérique, inexplicable dans un tel lieux, s'offre à moi. Une salle aussi grande que deux terrains de tennis accueille un bal digne des plus grands palais viennois du XIX° siècle. Je suis transporté dans une autre époque et dans un autre lieux. Une fontaine me semblant familière se dresse au milieu de la salle. Les murs sont recouverts de plantes grimpantes et de grands miroirs en bois. Des chandeliers en or sont suspendus au plafond. De longues colonnes de marbre attachées au sol semblent supporter  le poids d'une grande peinture céleste. Des chariots de fruits exotiques sont présentées devant des mosaïques représentant des orgies romaines. des centaines d'arômes se dégagent des plats encore fumant.


Les gens discutent et dansent sur des valses de Strauss, vêtus d'habits d'époque. Personne ne semble remarquer ma présence. Je m'avance doucement et je m'arrête devant une glace. Je me découvre dans un complet noir, les cheveux plaqués en arrière et une petite moustache se distingue sur mon visage. Je me retrouve posséder par l'ambiance. En n'ayant plus de contrôle sur moi-même, je danse avec de nombreuses femmes emmaillotées dans leur longue robe, ne pouvant mettre aucun nom sur tous ces visages d'une pâleur extrême. Cette danse ne se fini jamais. Je tourne ainsi depuis plusieurs heures sans comprendre ce qu'il se passe. Je ne sens plus mes jambes, mon esprit se libère de mon corps


Je suis aspiré vers la sortie laissant mon corps à ses occupations. Me voila errant dans cette nuit d'hiver, dans un songe que je ne maîtrise pas.

 

21 décembre 2007

Un refuge enneigé

Assis à la table d'un bistrot j'attends que ma vie prenne enfin un sens. C'est la première fois que je fréquente ce lieux. A première vue, il ressemble à n'importe quel café. Lumières tamisées, incontournable flipper et une bande de marins navigant sur les flôts de bière bien accroché à leur comptoir. Lieux de noyade spirituelle pour les pauvres paumés, de rendez-vous de l'amour, de l'amitié, du conflit, de l'éphémère, du plaisir et du partage pourrait définir l'atmosphère d'un tel endroit.

 

Moi je suis là, seul avec ma pression, lisant un vieux bouquin sur l'histoire d'un perroquet répétant tout ce qu'on lui dit. Je suis plongé dans mon livre ne voyant pas le temps passé. Des gens arrivent et repartent - changement de décors, nouveau chapitre - le perroquet n'est en fait que le père du personnage principal, ça met tout de suite du piment dans l'intrigue... Cent pages plus loin, je ferme mon livre. De gros flocons tombent, la rue est blanche. Phénomène étrange au mois d'avril, la nature aurait bien besoin d'un remontant. Je reprends un verre, je m'allume une lucky et je fixe l'entrée du bar attendant sa venue.

 

Dans une indifférence générale, arrive un kangourou qui commande un wisky coca. Il le liquide en une gorgée et repart aussitôt l'air blasé. J'entends des gens se plaindre du temps, d'autres parlant politique. S'en est trop ce bar me pèse, je fini d'une traite mon verre, je prends mon sac et me dirige vers la sortie.

 

Dehors, la neige a déjà pris possession du monde. Cette poudre blanche brille sous l'éclat de la lune. Je vois des pas au sol, n'ayant nul part où aller l'envie me prend de les suivre...

 

14 décembre 2007

Une soirée mémorable

Quel brouillard cette nuit! Cela fait déja 1h30 que je roule et ce foutu temps ne fait qu'aggraver mon angoisse. Oui, je suis bel et bien perdu. Cette route! ce champs! cette ruine! non je ne reconnais rien. Mais où suis-je?

Ce type, il m'a gentillement invité  à une soirée dans la maison de ses parents en pleine campagne au fin fond de la Brie. Certes, cela faisait un peu loin mais j'étais vraiment motivé. Je le vois encore me dire "viens, tu verras on sera une cinquantaine, ils sont tous super sympa, le tarif est une bouteille. J'ai attendu cette soirée pendant 2 mois, j'étais vraiment impatient. J'en parlais tous les jours  à mes potes, car cette soirée c'était la mienne!

Etant quelqu'un de très prévoyant, j'ai quand même préparé mon itinéraire sur Mappy. Je suis ensuite passé au Monop, j'ai acheté une bouteille de vodka et une Leffe pour la route. Je me suis acheté un paquet de Lucky et ça y'est j'étais enfin paré pour ce grand périple vers l'inconnu.

Après une heure de route dans la campagne profonde, j'arrive tout confiant déja un peu éméché devant un manoir ancien digne de la demeure du Comte Dracula. Qu'est-ce-que je la sentais bien cette soirée!  Devant le grand portail je me disais "ce soir, tu vas donner tout ce que tu as, sort le grand jeu, personne ne te connait. T'es un mec marrant, il parait que tu n'es pas con, enfin ça dépend, et en plus t'es pas moche".

C'était vraiment une pure soirée. Ce Josquin, quel type formidable. Il a vraiment tout pour plaire, une belle gueule, une tchatche d'enfer et quel humour! Il m'a vraiment énervé. Comment pouvais-je faire bonne impression devant tous ces gens que je ne connaissais pas. Il m'a présenté à tout le monde, enfin presque,  et il est retourné allé faire sa vedette autours de sa bande de fans. La rage au cœur, je me suis tout de suite servi un verre de vodka clémentine et je me suis allumé une Lucky. Oui, c'est un moyen de paraître occupé afin d'observer les différents comportements humains présents dans cette soirée et je pensais pouvoir adopter un air décontracte.
J'aurai dit qu'il y avait bien 40% de filles dans cette soirée, je repéra tout de suite les couples et les filles mignonnes. Je bu 2 verres et je m'en resservi un, je me ralluma une Lucky et ça y'est la soirée commença enfin.

Bilan de la soirée à 3h24: six verres de vodka, trois verres de vin et un litre de bière et même pas bourré! Une tchatche assurée, un charme à faire tomber toutes les filles, une prestance inégalable. Chauffe Marcel! Met la musique à fond. Tout le monde connaissait mon prénom. J'étais le roi de la soirée, Josquin pouvait aller se coucher. Je dansais comme un Dieu. Et cette fille! c'était la renne. C'était vraiment une fille mignonne. Une allure fine, de longs cheveux noires et de beaux yeux bleus en amande. Elle devait mesurer 1m70 environs et elle m'avait tapé dans l'œil. Chose surprenante, Je n'ai même pas eu besoin de faire le premier pas, elle est venue à moi comme attirée par une force magnétique. J'ai échangé quelques mots, je lui ai lancé des regards de tombeur.
Mais voila, au final sans même connaître son nom, je sais que je ne la reverrai pas. Je n'aurai pas du la laisser partir chercher ce verre. Cette bande de dalleux connaissait leur objectif. Ah! Josquin, il est vraiment trop fort. Je pensais dormir sur place mais je suis vraiment trop dépité par une descente trop rapide et par cet échec. A 4h, sans même dire au revoir je pris ma voiture pour rentrer chez moi.

Et me voila sur cette route, complètement alcoolisé, démoralisé et maintenant angoissé car je suis complètement perdu dans cette putain de campagne, par cette putain de nuit avec ce putain de brouillard. J'ai vraiment envie de dormir. Je ne vois rien du tout mais cela m'est égale si je roule à 90 km/h je serai plus vite rentré chez moi.
"Freine!" Dans un instant furtif, sans savoir vraiment ce qu'il se passe, un bruit sourd se fat entendre sur mon parebrise. Mon airbag s'enclenche, mon véhicule devient incontrôlable et me voila sur le toit dans un fossé. Je me dégage peinement de mon airbag, j'ouvre la porte et me hisse à l'extérieur. J'en reviens pas, c'est mon premier accident, c'est vraiment impressionnant. Je tremble de tout mon corps et vomis toutes mes tripes.  tout est noir autour de moi, à part la lueur d'un de mes phares de voiture. Je reprends lentement conscience. J'ai du mal à réaliser, je m'en suis sorti indemne. Ce bruit, tout est allé très vite. Si j'avais pu éviter ce ... Mais je ne sais pas ce que j'ai percuté, sûrement une biche. Je regarde mon portable "réseau indisponible". Je retourne à ma voiture afin de prendre avec difficulté une lampe de poche dans la boîte à gants.

Je décide de marcher un peu vers les lieux de ce choc fatidique. Je ne vois rien à 1 mètre. Je sens des craquements sous mes pieds, des bouts de verre, une marre de sang, des dents et une chaussure! "Non ce n'est pas possible. J'ai tué quelqu'un!" Je vomis de nouveau. Je regarde tout autours de moi, je cours mais je ne vois personne à terre. Je cris, je veux que quelqu'un me réponde. Personne! Comment cela est-il possible? Je m'approche du champs de maïs qui borde la route. Je me déplace à l'aveuglette et je trébuche sur quelque chose. Une biche! Complètement défigurée avec la mâchoire disloquée. Je me sens rassuré, mais cette chaussure? Je retourne sur mes pas en cherchant désespérément mes traces de pieds dans le sol boueux. Je suis propre, Je me sens apaisé, je n'ai pas froid, je ne suis plus ivre, je ne suis plus fatigué, le brouillard de dissipe et je ne fais que marcher vers l'inconnu en regardant le lever de  soleil à l'horizon.

27 novembre 2007

Une réalité imaginaire

Par une journée banale, d'une année banale, dans une ville banale, je faisais seul une banale ballade. Cette promenade reposante pour l'âme mais fatigante pour mon corps devait avoir une fin toute écrite dans le livre qui  régit ma vie. Mais ma surprise fût la rencontre avec un élément qui allait donner un sens à cette journée. Un bâtiment devant moi se dressait. Pourquoi sortait-il de l'ordinaire?
Cette demeure qui ne semblait pas avoir sa place dans cet univers sans intérêt aurait pu sortir de mon imagination. Les murs étaient directement sortis de la terre. Ses formes ondulées étaient taillées par le vent. Des arbres fruitiers poussaient sur le toit. la gouttière était un cours d'eau  qui s'acheminait sur une cascade d'eau clair terminant sa course dans un oasis de sapins. De la fumée sortait de ses 2 cheminées lui donnant une atmosphère encore plus accueillante.

Je décidai de m'aventurer de plus près. Je traversa un champs de fleurs au milles couleurs inconnues par tout botaniste. Une grande porte en pierre me faisait face. J'étais tout excité de pouvoir voir ce qui se cache à l'intérieur d'une demeure si particulier. Sans même avoir frappé, la porte s'ouvrit devant moi.

Mes yeux eurent du mal à s'habituer à cette lumière qui régissait toute la pièce. Cette lumière était si intense que la pièce était complètement fondue dans cette clareté. Je pouvais uniquement distinguer en son centre une colonne de marbre qui semblait interminable. Aucun élément n'était mesurable. Le temps semblait s'être arrêté et les distances abolies. Mes déplacements étaient marqués par des bruits raisonnant.
Ca y'est, j'étais perdu. Il m'était impossible de trouver une quelconque fenêtre, une quelconque porte de sortie. Lens gens pensent que la lumière peuvent les guider, dans mon cas elle semble m'entrainer à une perte. Ce paradoxe me fit sourire. Si la lumière ne me guide pas, je préfère encore femer les yeux me dis-je.
Contre toute attente, à travers mes paupières, une pièce se révéla à moi. Je dicernais enfin tout.  Une frayeur s'empara de moi  sur ce que ma vue m'offrait. Un endroit pire que dans les meilleurs films d'épouvante. Je pris mes jambes à mon coup traversant la porte qui ne fit aucune resistance. Me revoila dans ma ville banale mais heureux d'être libre.

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19 novembre 2007

l'île déserte

Aujourd'hui est une journée merveilleuse. Le soleil est au zénith, pas un nuage à l'horizon, une plage déserte rien que pour moi. Les rayons du soleil réchauffent mon corps et mon esprit, je me sens apaisé. L'air est chaud et j'ai la sensation de me laisser transporter au dessus du sable.

 

cela fait déjà pratiquement 10 ans que mon bateau a échoué sur cette plage. Mes seuls compagnons sont les rares animaux sauvages qui vivent avec moi. L'amitié? J'en ai oublié la signification depuis belle lurette. Je me destine à finir ma vie tel un Robinson Crusoé sans Vendredi. Il ne me reste que quelques rares souvenir de ma première vie, celle d'avant ce naufrage. Des flashs me reviennent dans mes rêves. Dans ces rêves je vois des gens. Ces gens devaient être importants pour moi avant. Je vois des lettres, des mots que je ne peux plus déchiffrer, des formes abstraites, des rires, des pleurs, je sens des odeurs, des objets qui me font peur et d'autres éléments qui devaient composer ma première vie.

 

Qui suis-je vraiment? J'oublie tout de moi jusqu'à mon image. Bientôt, je vais me convaincre que je suis né ici. Je revis tel que l'Homme a commencé à exister, en animal. Je me nourris de cueillettes, de  poissons  et  de petits rongeurs. Je vis de peu de choses au final. Mon temps, je le passe à méditer, à observer le monde qui m'entoure et à m'observer également. Je me ballade sur la plage, dans la forêt et sur cette unique colline.

 

Par cette belle journée, je fais donc la même chose que les autres jours. Je voyage par mes pensées et par mes pas. Mais qu'est ce bruit? la Terre tremble sous mes pieds et une explosion se fait retentir. La colline saigne une substance rougeâtre et fumeuse. Il fait terriblement chaud. Les arbres fondent sous ce liquide. Non! Mon île est en feu! Le liquide avance vers moi doucement, il faut que je parte d'ici mais pour aller où? Je ne veux pas quitter mon île, je m'y sens bien. Il faut que je me décide vite, soit je meurs, soit je cherche par tout moyen à fuir d'ici. Je décide de me fabriquer une embarcation de fortune avec les moyens du bord. je ramasse lianes, bambous pour me faire un radeau. Je récupère la voile et le gouvernail de mon ancien bateau. Je ne pensais pas m'en resservir un jour mais heureusement qu'ils sont toujours là. Je n'ai plus le temps, le liquide est juste devant moi. Je me jette à l'eau avec mon radeau mais combien de temps va t-il tenir?

 

Mes larmes n'éteignent pas le brasier qui détruit mon île. Je m'éloigne et je ne vois plus qu'une fumée au loin dans le ciel. Une page se tourne encore, reste à définir pour moi désormais le nouveau chapitre de ma vie.

19 novembre 2007

Le chant des sirènes

Par une errance inexplicable dans les rues désertes d'une grande ville, j'entends un chant mélodieux qui pourrait être l'œuvre d'une sirène. Un chant si  intense  qu'il en parait démoniaque. Je marche dans ce labyrinthe tortueux en suivant le son de cette voix. Les rues sont sombres ce soir, l'éclairage public ne joue pas son rôle, ça doit être pour des mesures d'économie d'énergie. Pourquoi ne m'aides tu pas? Ces nuages dans le ciel rendent la lune feignante ce soir. Qu'à cela ne tienne, mon envie de rencontrer cette chanteuse est plus forte que tout. Je commence à me fabriquer une histoire sur elle. Une telle voix ne peut être l'œuvre que d'une femme merveilleuse. Je la créé tel que les Hommes ont créé Dieu, comme un être exceptionnel. J'ai l'impression de la connaître, je veux maintenant qu'elle me connaisse. Je veux lui parler, jouir de son image et la séduire.

 

J'ai froid, j'ai peur et j'ai mal aux pieds. Aîe mes nouvelles chaussures me font terriblement mal. Je devrai savoir depuis le temps que je chausse du 44 et non du 43. Ces rues sont infernales. Je savais que j'aurai du prendre ce foutu plan. Je ne peux pas me fier à mon sens de l'orientation misérable. Tiens je reconnais cette enseigne, j'ai déjà dû passer par là il y a une heure environs. J'ai une rage immense, incontrôlable, je veux la voir. Elle me manque alors que je ne l'ai jamais vu. Je deviens fou, je dois divaguer. Cette voix! Mon imagination me jouerait-elle un mauvais tour?

 

Cette marche est interminable mais je n'abandonne pas, je sens que je vais bientôt atteindre mon but. Ca y'est la voix devient plus claire. Elle est là, il suffit que je tourne à droite après l'épicier. Je ne me sens pas bien, je tremble, l'émotion est trop forte. Il faut que je m'arrête et que je m'assois sur le trottoir. Ma vision se trouble, je perd l'équilibre. Tout s'efface autours de moi et seul ce chant reste dans ma tête. Non ce n'est pas possible, je pense trop à elle et elle ne me connait pas. Je vais lui faire peur, elle va me prendre pour un cinglé. Je me sens tellement incapable de lui faire face. Je me cache dans mes bras et je pleure. J'ai envie que tout cesse. J'ai envie de l'oublier. Je cris "Cesse de chanter!". Elle a arrêté de chanter. Le monde ne m'a jamais paru aussi calme. Mes tremblements disparaissent et je peux enfin me relever. La magie disparait et le retour à la réalité se fait lentement. Quesque je fais là? Je me sens libre et ce chant me parait lointain maintenant.

 

En y réfléchissant, je connais cet air. C'est une chanson que j'ai déja écoutée étant gamin. Je la détestais cette chanson. Je repars et cette fois ci dans un silence reposant. Je n'ai plus peur, je n'ai plus froid et je n'ai plus mal aux pieds. Elle m'a possédé l'espace d'une soirée. Adieu mon inconnue..

11 novembre 2007

Le voyage de Bagen

Par ce merveilleux dimanche sous une pluie reposante, je pense. Bon je sais, ce n'est pas très original, qui n'a jamais pensé? Même les cons pensent sinon ils ne le seraient pas. Parlons sérieusement, de vous à moi, qu'est ce qui rend quelqu'un heureux? Ah le bonheur quel lourd sujet philosophique. C'est pour ça que je ne vais pas aller plus loin là dedans, je vous laisse réfléchir même si c'est un sujet assez banal. J'aurai aussi pu vous poser la question qu'est ce qui rend quelqu'un de con? Tout le monde a déja été con, non? si j'entends quelqu'un dire qu'il ne l'a jamais été alors je serai heureux de lui apprendre que c'est une première pour lui. Ne sommes nous pas cons d'être simplement là? Que viva la revolucion!! Anti-social tu perds ton sang froid!! Aaaah je dérive sur un océan d'amertume...
Commençons par le commencement. L'envie m'a pris de partir loin de mes soucis quotidiens et de la banalité de ma vie. N'ayant plus d'argent pour voyager spirituellement je décide de me construire un bateau. Un petit bateau en bois avec une voile en drap et une raquette de plage en guise de gouvernail. Mes seuls bagages sont une canne à pêche, un paquet de lucky et un briquet.
Le jour du départ est arrivé. Je dis adieu à ma famille et j'ai le coeur serré en sachant que je ne les reverrais pas. J'ai peur mais j'avance, mes parents ont déja perdu leur visage, ça y'est je ne peux plus faire marche arrière. Je m'éloigne rapidement du rivage, je suis triste mais je me sens libre. Je voyage ainsi sur un océan noir en tenant fermement la barre.  Le temps ne me semble plus exister. Mes journées sont vite remplies, j'ai tellement de choses à dire aux poissons et à mes nouveaux amis. Avec eux j'arrive à combler le manque de mes proches. Je joue aux cartes avec Tarruf, Ramchac me fait bien rire et je refais le monde avec Cardine. Un jours en me réveillant je prends enfin conscience que je dérive depuis plus d'une décénnie et le même paysage s'offre à moi tous les jours. Alors j'attends jours après jours le moindre évènement sur cet océan sans vague. Puis un jour, le vent se lève. Mon bateau avance de plus en plus vite et je suis obligé de m'accrocher pour ne pas tomber à l'eau. L'océan qui a toujours été calme commence à se réveiller, des vagues hautes comme des grattes ciels s'abattent dans tous les sens. Comment mon petit bateau en bois fait-il pour ne pas couler? Je me le demande . Je pense que je suis bon bricoleur, je  répare les planches en fabriquant une pâte très résistante à l'eau constituée d'ongles morts, de tripes de poissons, le tout enroulé de cheveux et agrafé avec des dents de sirènes. Mais je vois une vague encore plus grande que les autres qui s'approche de moi. Je suis complètement paralysé par la fascination. Non je n'ai pas peur, je me sens bien, toutes ces années de platitude me font apprécier la démesure de cette vague. Ce que j'attendais arrive enfin.Je me sens aspirer et je rentre en elle. Dans l'obscurité et le silence, je ressens une sensation nouvelle. Mieux que toutes les drogues sur Terre, je m'épanoui. Je peux tout atteindre.  Adieu bateau, poissons, Tarruf le Dauphin, Ramchac le dromadaire et Cardine la sirène, je garderai une pensée pour vous mais mon voyage avec vous s'arrête ici. ..
Il est temps que je me réveille ou plutôt que je m'endorme car demain  je recommence un voyage  dans une ville, où les gens naviguent sur un océan gris cherchant désespéremment à croiser cette vague. EVRY ville magique!!

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